Olive Kitteridge, Jane Anderson
Une femme qu'on dirait incapable d'aimer et qui en meurt d'envie, un mari falot, qui s'accroche à elle, tentant de fleurir leur quotidien et un fils sans envergure, à qui elle ne sait pas donner d'affection. C'est la chronique à ras de terre d'un petit port de pêche de la Nouvelle Angleterre, l'une des meilleures séries que j'ai jamais vues, adaptation d'un roman du même titre. Quatre épisodes de 52 minutes empreints de la tension sourde de l'existence : amour, tentations, tromperies, accablements et épiphanies... Le bercement et l’oscillation de vie, avec ses aigreurs, chagrins et ses choix non pris, et toujours la possibilité du bonheur.
Frances Mc Dormaid et Richard Jenkins sont incroyables, Bill Murray fait du Bill Murray au dernier épisode. La série est d'une grande efficacité, d'une maîtrise qui ménage les vides et les pleins sans jamais perdre la tension. D'un point de vue scénaristique, c'est aussi le parti-pris courageux d'assumer la chronique et de faire confiance aux trois choses qui font une grande fiction : les personnages, les personnages et les personnages.